Vous voulez en savoir plus sur la place de la femme dans la société au Vietnam ? Ce musée est est fait pour vous !
La visite du musée des femmes à Hanoï est indispensable si vous souhaitez mieux comprendre ce pays riche et complexe. Il s’agit d’un des musées les plus intéressants de l’Asie du Sud Est. Situé dans le vieux quartier de Hanoï près du lac Hoan Kiem, au cœur de l’ancien quartier français,il est donc entouré de belles maisons de style colonial, d’ambassades et de bâtiments gouvernementaux. Ce musée se trouve dans un bâtiment à architecture moderne assez impressionnante avec un style art déco. A l’intérieur du musée on peut trouver un puits central qui rend l’espace aéré, lumineux et harmonieux.
1. La collection du musée des femmes du Vietnam
Une grande partie du Vietnam se fait à travers les femmes avec les coutumes, les rites, l’artisanat, l’économie, l’histoire à travers les résistantes de guerre et les costumes traditionnels.
Ce musée concerne toutes les femmes vietnamiennes, qu’elles soient Viets ou autres ethnies minoritaires tels que Hmongs, Tays ou encore Yaos. Tous les 54 ethnies sont représentées. Pour en savoir plus sur ce sujet, je vous conseille le musée ethnographique de Hanoï.
Ce lieu renferme une collection impressionnante d’objets, de photos, de vidéos et également d’affiches de propagande. Les descriptions des œuvres sont succincts mais informatifs et intéressants. Ils sont en vietnamiens ainsi qu’en anglais et en français.
2. Les femmes dans la famille
Le musée présente plusieurs étapes de vie d'une femme vietnamienne. Tout d’abord on la voit en tant que femme puis d’épouse et enfin de mère avec certains moments clés :
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Le mariage dans les familles de tradition patrilinéaires et matrilinéaires.
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Les divers rituels qui se rattachent au désir de l’enfant, les différentes pratiques autour de la grossesse, de la naissance ainsi que les soins apportés à la jeune mère et au nouveau-né.
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Les activités de la vie quotidienne telles que le travail dans les champs, le travail de confection, le commerce, la préparation des repas et l’éducation des enfants.
3. Les femmes dans l’histoire
Dans les conflits récents, les femmes vietnamiennes ont eu des rôles importants. En effet, elles faisaient partie de la résistance. De nombreux objets de cette période sont exposés et ils montrent les histoires, les actes patriotiques ainsi que les sacrifices des femmes.
4. Les modes féminines
Il existe différentes techniques traditionnelles que vous pourrez découvrir telles que la broderie fait par l’ethnie Hmong et Thaï ou le batik fait par l’ethnie Hmong. Vous pourrez également voir des robes conçues par des stylistes vietnamiennes contemporaines.
Ce musée montre la vision de la beauté et de la mode par les femmes vietnamiennes comme le port de bijoux et la tradition des dents laquées par exemple.
Le coton est la matière dominante dans l’ensemble de toutes les ethnies, l’indigo est la teinture de base et la soie naturelle est utilisée pour les motifs et pour les costumes de fêtes. Les femmes Hmongs tissent les chanvres. Les Pathens, les Lolos et les Hmongs ont des costumes très colorés.
Sur un costume on peut retrouver plusieurs techniques. Par exemple la broderie est plus utilisée chez les Yaos et les Phulas, chez les Lolos et Pupeos pratiquent plus les applications, le batik chez les Hmongs et les Yao Tiens, L’ikat chez les Thaïs et les Khmers ou encore les motifs tissés chez les Muongs, les Tays et les diverses populations des hauts plateaux.
Tout est fait à la main et à l’époque où toutes les matières étaient naturelles. Les motifs expriment l’identité de la population et son environnement. Transmis de génération en génération, ils montrent la créativité des femmes, leur sens esthétique et leur travail.
4.1. Patchwork
Il s’agit est la création de motifs en petits morceaux de tissus colorés cousus sur un fond. Ils découpent des tissus en diverses forme géométriques qu’ils cousent sur un fond en cachant les fils derrière. Cette pratique est utilisée chez certaines populations des montagnes du Nord. Chaque ethnie a ses motifs spécifiques : les Lolos et les Pupeos réalisent des triangles alors que les Hmongs ont une technique élaborée qui s’appelle « l’application inversée » qui consiste a mettre un tissus avec des découpes sur le fond afin de faire apparaître des motifs.
4.2. Le batik
Il s’agit d’une technique de teinture où une partie du tissu est protégée de la teinture afin de créer des motifs. C’est une pratique qui est énormément pratiquée par les Hmongs et les Yao Tiens. Pour dessiner des motifs sur les tissus, ils utilisent de la cire fondue et les outils utilisés sont des styles à réservoir en cuivre courbé, des tampons triangulaires ou de petits tubes en bambou. Lorsque la cire est sèche, le tissu est plongé plusieurs fois dans des bains d’indigo puis dans de l’eau bouillante pour faire fondre la cire. Les parties du tissu où il y avait de la cire sont claires et le reste est couleur indigo.
4.3. La broderie
La technique la plus pratiquée par les populations des montagnes du Nord est la broderie puisque cette activité peut être effectuée par les femmes de partout et qu’elle est réalisée par des petites filles dès leurs plus jeunes âges.
Les Hmongs utilisent le point de croix alors que les Yaos et les Thaïs utilisent le point de devant, le point d’épine ou encore le point de chainette. Les motifs traditionnels sont toujours brodés et sont transmis de génération en génération. La broderie permet de réaliser des courbes plus naturelles et de faire des créations plus modernes.
Les costumes évoluent au fils du temps, en particulier chez les Hmongs et les Yaos du nord du pays, où les textiles synthétiques, la laine et les couleurs chimiques sont beaucoup utilisés.
La mode est présente dans toutes les régions du pays même les plus reculées.
4.4. La tradition des dents laquées
Jusqu’au milieu du XXème siècle, les hommes et les femmes viets se laquaient leurs dents en noir. Chez les Thaïs, les Khongs et les Lus, ils brulaient des branches pour en extraire la résine et ils la recueillaient sur une pièce métallique ou dans un tube de bambou puis ils ajoutaient de l’eau pour obtenir un produit collant. Le soir ils appliquaient 3 à 4 couches sur leurs dents nettoyées et 2 ou 3 jours plus tard, ils recommençaient pour bien noircir leurs dents qui était un critère de beauté chez les femmes.
A l’époque, les filles commençaient cet acte à l’âge de 12 ans. Aujourd’hui, seulement les femmes âgées possèdent encore des dents noicis
5. Les informations pratiques sur le musée des femmes
Adresse : 36 Ly Thuong Kiet, Hang Bai Ward, Hoan Kiem, Hanoï
Les horaires d’ouverture : De 8h à 17h tous les jours.
Tarif : 30 000 VND l’entrée
Site officiel : http://www.baotangphunu.org.vn/