La religion majoritaire est le Bouddhisme Theravâda qui s’est progressivement propagé au Laos entre les XIVème et XVIIème siècles. Il concerne plus de 60% de la population dont il imprègne la culture et le mode de vie. Parmi les trois grandes écoles du Bouddhisme, celle qu’on appelle également « du petit véhicule » est la forme la plus ancienne. C’est la religion prédominante dans toute la région, que l’on r etrouve en Thaïlande, au Cambodge ou en Birmanie. Prônant la « voie de l’éveil », dont l’idéal est d’atteindre le Nirvana, étape de perfection ultime, il s’agit de se défaire de tout lien de souffrance ou de désir pour se libérer du Samsara, le cycle des renaissances.
La vie monastique est intense au Laos. Les moines qui jouissent de prestige et d’un grand respect, font vœux de pauvreté et dépendent de la société civil pour vivre. Le statut de moine en lui même est d’ailleurs intéressant à noter. Puisque le monde est « impermanent », les vœux des moines ne sont pas perpétuels. On peut donc devenir moine pour une période définie et de façon provisoire, ce qui est recommandé à tout bon croyant. Il n’est pas rare de voir de jeunes laotiens passer plusieurs mois dans un Vat avant de retrouver leur vie active. Les laotiens sont en effet très fervents, et la plupart d’entre-eux vont dans un Vat (temple) une fois par semaine pour y prier, brûler de l’encens et déposer des offrandes. Cela illustre le renouveau du Bouddhisme au Laos qui a été encouragé par les autorités depuis une trentaine d’année pour renforcer la cohésion nationale.

Cependant, ce Bouddhisme ouvert et tolérant est loin d’être la seule croyance répandue au Laos. Il s’accommode fort bien d’autres pratiques, tel l’Animisme pourtant non reconnu par l’Etat, avec lesquelles il cohabite. A Ventiane, vous pourrez admirer Le Vat Si Muang qui est un exemple typique de cette cohabitation bienveillante : l'image centrale n'est pas une représentation de Buddha mais l'esprit gardien de la ville. L’animisme est la principale croyance non-bouddhiste qu’on retrouve notamment parmi les minorités ethniques. Les animistes croient aux forces de l’Esprit sous toutes ses formes qu’ils appellent Phi ( à prononcer Pi). Ce mot signifie aussi bien « esprit », « âme », « fantôme » que « revenant ». La croyance est étroitement liée à la Nature et à la Terre. Il y a par exemple les esprits de la montagne, de l’eau, des pierres ou de la forêt, dont on s’accorde les bonnes grâces par des offrandes et l’érection de petits autels qui accueillent prières et dons. On retrouve de fortes communautés animistes parmi les Lao Theung ou les Lao Soung.
Au-delà de la religion « officielle » et des croyances, il est à noter que les laotiens sont très enclins à la superstition qui se manifeste dans tous les actes quotidiens. Ils fréquentent aussi régulièrement des devins.