L’artisanat vietnamien est l’une des traditions les plus riches du pays et se caractérise par une identité très forte. Depuis des milliers d’années, les vietnamiens sont parmi les meilleurs en ce qui concerne le travail manuel. Aujourd’hui il s’agit toujours d’un des secteurs d’activités qui prédominent, l’Etat est d’ailleurs très impliqué dans la promotion de ses nombreux produits artisanaux. Lors d’un voyage au Vietnam, vous aurez probablement l’occasion de visiter un des nombreux petits villages spécialisés dans une production artisanale particulière. Les habitants de ces villages sont très impliqués et vivent généralement au rythme de ces productions. Voici un aperçu de certaines spécialités artisanales du Vietnam.
La céramique
Concernant l’art de la céramique vietnamien, on peut dire qu’il est aussi ancien que l’histoire du Vietnam. La production de céramique est apparue il y a très longtemps comme un des tous premiers marchés, et ce sur l’ensemble du territoire. En effet, des fouilles archéologiques ont permis de découvrir un grand nombre d’objets en céramique du Nord au Sud du Vietnam.
Avec un savoir-faire unique et une identité fortement marquée, les produits ont atteint une très bonne réputation et une qualité irréprochable. C’est ainsi grâce à ces parfaites techniques de fabrication et de décoration que les vietnamiens ont commencés à exporter leurs produits dès le XIème siècle vers le Japon. Les bols de riz vietnamiens ont ensuite été dispersés à travers l’Asie. Les décorations sont souvent inspirées du bouddhisme avec de nombreuses pétales de lotus et d’autres fleurs. Il existe un village réputé et spécialisé dans la création de produits en céramique, il s’agit du village de Bat Trang, situé à 15 kilomètres de la capitale.
Le papier
Apparue au cours du IIIème siècle, la production de papier est toujours aussi importante au Vietnam. Ne servant pas qu’à écrire, le papier es utilisé pour la création de nombreux objets, notamment décoratif, comme les lampions. Celui-ci est créé à base d’écorce de zo, soit une plante grimpante que l’on retrouve dans la région centrale du pays du dragon. Une fois découpée, celle-ci est ensuite plongée dans de l’eau de chaux durant un certain nombre de jours. Puis, elle sera écrasée jusqu’à ce qu’elle devienne une pâte blanche et ensuite mélangée à de la glu végétale avant d’être étalée sur un tamis. Ces grandes feuilles seront par la suite séchées et repassées. Concernant le papier utilisé pour l’écriture, il sera imprimé par xylographie, cela signifie que le texte est gravé sur des planches et ensuite déposés sur les feuilles. A Hanoi, par exemple, vous pourrez retrouver les villageois de Chàng Son, dans le district de Thach Thât, qui sont spécialisés dans la fabrication traditionnelle et artisanale d’éventails en papier.
Les estampes
Dông Hô est un ancien village situé au bord de la rivière Duông, dans la province de Bac Ninh. Il est ainsi connu pour la production d’estampes, célèbres pour leurs couleurs vives. La ville a d’ailleurs été reconnue comme patrimoine culturel immatériel national. Ces fameuses estampes sont surtout utilisées durant la fête du Têt. Elles sont créées à partir de papier traditionnel, parsemé de poudre de coquillage grâce à des planches de bois. Les dessins, fait à l’encre de Chine, expriment généralement des scènes de la vie quotidienne des vietnamiens avec des animaux (cop, poule, cochons…) et abordant des thèmes comme l’amour, la jalousie, la famille, le mariage... Les couleurs sont élaborées à l’aide de produits naturels comme le gravier, la poudre de coquillage, le bois de sapan, les fleurs de sophora, la cendre, le bambou…Quant au pinceau, il est créé grâce aux racines d’ananas. Un processus traditionnel et unique en son genre.
La laque
On appel laque le produit extrait et fabriqué à partir d’une résine que l’on nomme « latex », soit la sève provenant d’un arbre laquier. Celui-ci est prélevé du tronc de l’arbre par incision. La sève récoltée doit ensuite être filtrée et purifiée. Elle sèche en formant un film insoluble et compacte. Sa qualité sera observée par son nombre de couche, après avoir été poncée et superposée en couches très fines. Une laque de bonne qualité représente sept couches. Certains objets comme les colonnes, les poutres, ou les statues peuvent nécessiter jusqu’à 18 couches. La production de laque est très longue et prend généralement plusieurs mois. A l'origine, la technique était limitée qu’à une certaine gamme de couleurs : noir, brun, rouge, argenté, doré... Aujourd’hui, grâce aux progrès techniques, la palette de couleur s’est largement étendue. A seulement 17 km de Hanoi, vous pouvez découvrir le village de la laque, Ha Thai, spécialisée dans cette production depuis plus de 200 ans.